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Serpent

Variantes Singulier Pluriel
Masculin serpent serpents

Définitions de « serpent »

Trésor de la Langue Française informatisé

SERPENT, subst. masc.

I.
A. − ZOOLOGIE
1.
a) Reptile du sous-ordre des Ophidiens comportant de nombreuses espèces, au corps cylindrique et très allongé, caractérisé par l'atrophie ou la disparition complète des membres. Combat d'un lézard et d'un serpent d'un mètre de long, noir lamé de blanc, très mince et agile, mais si occupé par la lutte que nous pouvons l'observer de très près (Gide, Voy. Congo, 1927, p. 687).V. anneau ex. 10, basilic2ex. 1 et darder I B 1 ex. de France et de Toulet:
1. Va! je n'ai plus besoin de ta race naïve, Cher Serpent... Je m'enlace, être vertigineux! Cesse de me prêter ce mélange de nœuds Ni ta fidélité qui me fuit et devine... Valéry, J. Parque, 1917, p. 97.
SYNT. Grand, gros, énorme, immense serpent; peau, mue du serpent; crochets, dent, langue du serpent; le serpent siffle, darde sa langue; venin du serpent; morsure, piqûre de serpent; avoir peur des serpents; anneaux, mouvements, ondulations, orbes du serpent; serpent qui glisse, se faufile, ondule, rampe, s'enroule, s'enlace; charmeur de serpents (v. charmeur I A p. anal.); serpents ovipares, ovovivipares; serpents venimeux, non venimeux; serpents constricteurs; serpents terrestres, arboricoles; serpents aquatiques, semi-aquatiques; serpents marins.
[Suivi d'un déterminatif indiquant l'espèce (dans la lang. cour.)]
Serpent boa. V. boa ex. 3.
Serpent à collier ou serpent d'eau. Couleuvre aquatique appelée aussi couleuvre d'eau. Parmi les serpens de notre pays, il n'y a que la vipère seule qui soit vénimeuse et dangereuse, tous les autres ne le sont pas; la couleuvre, le serpent à collier, qui est une espèce de couleuvre, l'orvet ne peuvent pas même mordre (Geoffroy, Méd. prat., 1800, p. 514).
Serpent corail. V. corail B 2.Serpent devin. V. devin B.
Serpent fouet. Serpent très mince, de la famille des Colubridés, appelé aussi couleuvre verte et jaune, commun dans le midi de la France et en Europe méditerranéenne (d'apr. Zool. 1972).
En compos. Serpent-loup. ,,Petite couleuvre terrestre d'Asie méridionale (...) de 30 à 60 cm, à tête plate armée de 2 grandes dents pleines, qui se nourrit surtout de petits lézards`` (Animaux 1981).
Serpent à lunettes. V. lunette C 5 β.
Serpent marin. Serpent aquatique vivant près des côtes du Pacifique occidental et de l'océan Indien (d'apr. Animaux 1981).
Serpent-minute. Serpent fouisseur, venimeux, de très petite taille. Ces scorpions jaunes, noirs ou blancs qui se cachent dans les pantoufles, les chiques qui pondent entre les doigts de pied, le serpent-minute qui ne vous laisse pas faire votre testament (Morand, Paris-Tombouctou, 1929, p. 31).
Serpent python. V. python B.Serpent à sonnettes. V. sonnette.
Serpent volant. Serpent grimpeur d'Asie méridionale de la famille des Colubridés. Les véritables grimpeurs, dont le type est le Serpent volant (...) ne sont pas particulièrement minces, mais ont des plaques ventrales et sous-caudales très fortement encochées et carénées latéralement (Zool., t. 4, 1974, p. 167 [Encyclop. de la Pléiade]).
[Dans des compar., des loc. ou des expr.; p. allus. aux traits physiques du serpent ou aux caractéristiques morales qui lui sont traditionnellement attribuées]
Se dresser, se glisser, ramper, se tordre comme un serpent; des yeux de serpent; des ondulations, des mouvements de serpent; une souplesse de serpent; souple comme un serpent. L'œil de loin suit leur foule [des caravanes], Qui sur l'ardente houle Ondule et se déroule Comme un serpent marbré (Hugo, Orient., 1829, p. 21).La superbe femme était sur la prairie (...). Elle remuait un peu, plus onduleuse qu'un serpent (Jouve, Scène capit., 1935, p. 196).
La prudence du serpent. La femme, au moment où elle est dans l'incertitude de savoir si elle prendra un amant ou restera fidèle à son mari, devient l'être le plus spirituel et le plus perspicace du monde. Elle a la ruse du renard, la prudence du serpent, l'intelligence des singes, la force des lions (Balzac, Physiol. mariage, 1826, p. 116).[P. allus. à la parole du Christ recommandant à ses disciples d'être ,,prudents comme les serpents et simples comme les colombes`` (Matth. X, 16)] La simplicité de la colombe doit être tempérée par la prudence du serpent, et la prudence consiste essentiellement à ne tomber dans aucun piège et à choisir le bon chemin (Amiel, Journal, 1866, p. 281).
Littér. Nourrir, réchauffer un serpent dans son sein. Protéger, favoriser une personne qui se manifeste ingrate et rend le mal pour le bien. Bernadotte a été le serpent nourri dans notre sein; à peine il nous avait quittés, qu'il était dans le système de nos ennemis, et que nous avions à le surveiller et à le craindre (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 977).Si tout cela n'est qu'hypocrisie, si je dois voir en vous un serpent que j'aurai réchauffé dans mon sein, vous seriez une infâme, une horrible créature! (Balzac, Pierrette, 1840, p. 102).
Un serpent caché sous les fleurs (ou plus rarement, sous l'herbe traduit de Virgile: Latet anguis in herba). Danger caché sous des apparences trompeuses, séduisantes. Le mal, comme un serpent caché sous les fleurs, se serait glissé dans la république mellifère par cela même qui devait en faire la gloire (Proudhon, Propriété, 1840, p. 320).Je trouvais chez les dames Laroque un serpent sous l'herbe. C'était Mademoiselle Alphonsine Dusuel qui jadis me piquait les mollets en m'appelant « trésor » (France, Pt Pierre, 1918, p. 144).V. fleur B 5 b ex. de Sand.
[P. allus. à la mue du serpent, pour évoquer une transformation, une métamorphose de l'être humain ou son caractère versatile] Si on pouvait dépouiller sa vieille peau comme les serpents, renouveler son moi, rajeunir! (Flaub., Corresp., 1874, p. 127).L'insaisissable Lemaître énumère humblement, pour sa plus grande gloire, toutes les peaux de serpent (...) qu'il a semées avant que d'être un royaliste de Maurras (Barrès, Cahiers, t. 6, 1908, p. 303).
b) P. méton. Peau de cet animal, traitée et utilisée pour la fabrication de certains articles. Bracelet de montre, sac à main en serpent. La direction et le portier de l'hôtel avaient conservé à Mistress Key leur gratitude, et vu revenir avec joie ses valises de serpent (Peyré, Matterhorn, 1939, p. 98).
2. P. anal. [Désignant des animaux non ophidiens, reptiles ou poissons, évoquant le serpent par leur forme]
a) Serpent de verre. Synon. de orvet.V. ce mot ex. de Gautier.
b) Serpent d'eau, serpent marin, serpent(-)de(-)mer. [Nom donné à certains poissons anguiformes tels que l'anguille, le congre, la murène] On donne ce nom [de serpent marin] à deux espèces du genre des murènes de Linnaeus (...) la première espèce, la murène-serpent taché est un poisson dont l'ensemble, les habitudes et les mouvements ont beaucoup de rapport avec ceux des véritables reptiles (...) la seconde espèce, que l'on nomme plus souvent que toutes les autres espèces de poissons serpent marin, serpent-de-mer, est la muraena-serpens de Linnaeus (Baudr.Pêches1827).J'aperçus une bête qui se tordait traversée par les dents de fer. C'était un congre (...). Le serpent de mer, le corps percé de cinq plaies, glissa, rampa, frôlant mes pieds (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Soir, 1889, p. 1132).
Serpent marin, serpent de mer. Monstre marin fabuleux. On se rappelle le bruit que fit en 1837 la découverte du grand serpent de mer vu par le navire le Havre à la hauteur des Açores. Tous les journaux s'en sont occupés; et, après s'en être montrée stupéfaite, la presse, faisant volte-face, a présenté ensuite le grand serpent marin comme un être imaginaire (Collin1863).
Au fig. Serpent de mer. Thème rebattu et peu crédible ou information généralement peu fondée, souvent à caractère sensationnel, reprise par la presse durant les périodes creuses. On a trop souvent annoncé l'arrivée de ce serpent de mer de la sociologie, la fin du couple, des noces, de la famille, pour qu'on y croie facilement (Le Nouvel Observateur, 2 févr. 1976, p. 32, col. 2).
En compar. Comme le serpent de mer, Paris, port-de-mer, est encore un de ces sujets qui passent en première page, les jours creux, au mois d'août, quand les journaux n'ont rien à monter en vedette (Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 302).
B. − [Représentation figurative ou symbolique]
1. ALCHIM. Symbole du mercure. Le mercure des philosophes, appelé aussi le lion vert, le serpent (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 127).Le serpent, dépourvu d'ailes, demeure l'hiéroglyphe du mercure commun, pur et mondé, extrait du corps de la magnésie ou matière première (Fulcanelli, Demeures philosophales, t. 2, 1929, p. 224).
2. HÉRALD. Figure d'armoiries représentant un serpent. Pusay-d'azur, à trois serpents d'argent, couronnés d'or (Grandm.1852).
3. [Dans les relig. et les mythol., comme animal sacré doué d'un caractère symbolique ambivalent]Le serpent de vie que les Hindous appellent kundalini et dont toutes les religions ont fait le symbole de la connaissance, celle qui apporte le bien et le mal parce qu'elle augmente le pouvoir de l'homme (Abellio, Pacifiques, 1946, p. 213).Symbole de vie et de mort, principe spirituel et puissance des ténèbres, avaleur et avalé, le serpent est dans la Genèse (3, 1-15) à la fois ce qui détruit l'harmonie paradisiaque en induisant Ève en tentation et l'initiateur au savoir, nouvelle forme d'harmonie. De la même façon la pensée grecque, comme la pensée égyptienne, distingue dans le serpent l'artisan d'un retour du monde au chaos et l'être vivifiant, le fécondateur de l'esprit (Az.-Oliv.Litt.1978).
a) Dans les relig. ou les mythol. antiques
Attribut de certaines divinités (Isis, Cybèle, Athéna, les Furies, les Gorgones, etc.). Tous les monuments qui me sont connus mettent dans les mains de cette déesse [Athénée] un serpent, qui était le symbole de la vie. Mais cette image n'eût pas été agréable (Chénier, Bucoliques, 1794, p. 297).Dans la mythologie, la divinité Méduse avait une tête horrible dont les cheveux étaient remplacés par des serpents sifflants (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 461).
En partic. Attribut des dieux guérisseurs, notamment d'Esculape, dieu de la médecine dont l'emblème est le caducée. La boutique du pharmacien avec ses bocaux et les serpents d'Esculape (France, Riquet, 1904, p. 84).[L'Esculape dans l'iconographie grecque] est reconnaissable à ses attributs: le bâton et le serpent. Le bâton est celui du médecin en tournée, bâton noueux autour duquel s'enroule le serpent, animal divinateur (Lavedan1964).V. caducée ex. 1.
Le serpent qui se mord la queue. L'Ouroboros égyptien, symbole de la vie, de la continuité, de l'éternité. Nous comprenons pourquoi aux yeux des alchimistes, l'œuvre mystérieuse n'avait ni commencement ni fin, et pourquoi ils la symbolisaient par le serpent annulaire, qui se mord la queue: emblême de la nature toujours une, sous le fond mobile des apparences (Berthelot, Orig. alchim., 1885, p. 284).Ce n'est pas sans raison que le serpent est le symbole de la puissance oblique, littéralement diabolique, qui déforme nos beaux projets. En revanche, le serpent qui se mord la queue, imitant le cercle des rondes, représente la victoire de l'esprit, et l'éternel régnant sur la bête (Alain, Propos, 1933, p. 1182).
[Avec une valeur nég.] Ce qui apparaît comme sans solution possible; situation sans issue. En compar. La méfiance est un cercle vicieux, pareil au symbole égyptien du serpent qui se mord la queue. Elle se dévore elle-même (Amiel, Journal, 1866, p. 62).
Serpent à plumes. Divinité des mythologies amérindiennes, représentée sous la forme d'un serpent ailé, notamment le Quetzalcoatl des Toltèques puis des Aztèques. Dans les mythologies amérindiennes, souligne Alexander (Alec 125 sq), depuis le Mexique jusqu'au Pérou, le mythe de l'Oiseau-Serpent coïncide avec les plus anciennes religions de culture du maïs (...). Le serpent à plumes est tout d'abord le nuage de pluie et, de façon privilégiée, le cumulus aux reflets argentés du milieu de l'été (Symboles1969).
b) Dans les relig. juive et chrét.
Le serpent d'airain (Nombres XXI, 8-9). Serpent d'airain érigé dans le désert par Moïse, sur l'ordre de Dieu, et dont la vue guérissait les Israélites mordus par les serpents brûlants. C'est [Jésus] le Serpent d'airain du Livre des Nombres (Num. XXI, 8, 9) à quoi il a plu au Sauveur Lui-même de se comparer (Joann. III, 14), ce serpent dont la vue curative suffit à réparer la morsure de cet autre reptile enflammé qui attaque notre pied dans le sable (Claudel, Poète regarde Croix, 1938, p. 62).
Symbole du principe du mal, le démon, Satan. Le serpent de l'Éden, du Paradis; le serpent d'Ève; le serpent infernal. Au sens mystique, le diable est le serpent de la Genèse; il règne sur la terre. L'iniquité le presse sur la terre; il ne pourra donc faire pénitence; son iniquité descendra (Théol. cath.t. 4, 11920, p. 366):
2. Le serpent a offert la connaissance à Adam et à Ève. Les sirènes ont offert la connaissance à Ulysse. Ces histoires enseignent que l'âme se perd en cherchant la connaissance dans le plaisir. Pourquoi? Le plaisir peut-être est innocent, à condition qu'on n'y cherche pas la connaissance. Il n'est permis de la chercher que dans la souffrance. Weill, Judaïsme, 1931, p. 88.
C. − P. anal. ou au fig.
1. Personne rusée, malfaisante, médisante. Un vrai serpent, ce Fauchery; un envieux, un homme capable de s'acharner après une femme et de détruire son bonheur (Zola, Nana, 1880, p. 1188).Et ce vil serpent, Fourcroy, qui enseignait alors la chimie au Jardin des Plantes! Il diffamait déjà son collègue Lavoisier (Adam, Enf. Aust., 1902, p. 344).
Loc. (Avoir une) langue de serpent. V. langue B 2.
P. méton. Personne très médisante. (Dict. xixeet xxes.).
Rem. ,,On dit plutôt aujourd'hui: c'est une langue de vipère`` (Ac. 1935).
2. Littér. Sentiment mauvais ou douloureux s'exerçant d'une manière insidieuse et obsédante. Tout mortel dans son cœur cache, même à ses yeux, L'ambition, serpent insidieux, Arbre impur, que déguise une brillante écorce (Chénier, Odes, 1794, p. 239).La douleur est un serpent qui se glisse à travers toutes les barrières et qui nous retrouve toujours (Constant, Journaux, 1804, p. 87).[Dans des périphrases] Les serpents de l'Envie, de la Calomnie (Ac. 1835-1935). L'abominable serpent de jalousie se déroulait et se tordait en son cœur (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1070).
II. − P. anal.
A. −
1. Ce qui se déroule, se développe à la manière d'un serpent. Des serpents de flamme, de fumée. On montait, on montait, par des chemins en zigzags, toute la famille à la file et à pied, formant serpent (Loti, Rom. enf., 1890, p. 189).Des laminoirs sortaient des barres de fer rouge qui s'allongeaient et se tordaient sur le sol, comme des serpents de feu (Moselly, Terres lorr., 1907, p. 209).
2. Objet qui évoque un serpent par sa forme ou qui est fabriqué en forme de serpent. Dans son salon, il avait une jardinière dont le pied était fait par un serpent en bois verni qui montait en s'enroulant vers un nid d'oiseau (Goncourt, Journal, 1853, p. 92).Et [elle] s'occupait à se passer au poignet, un serpent de diamants, en bracelet (Bourges, Crépusc. dieux, 1884, p. 48).
Arg., vx. Ceinture de cuir où un soldat mettait son argent. Depuis six mois qu'il [ce caporal] tient l'ordinaire il a un serpent qui lui coupe les flancs, lui qui n'avait pas le sou auparavant (Vidal, Delmart, Caserne, 1833, p. 172).
B. − Empl. techn.
1. AÉRON. ,,Long cordage fixé à la nacelle d'un ballon et qui sert d'amortisseur pour les descentes un peu brusques`` (Lar. 20e). Les stabilisateurs funiculaires continus employés (...) [dans les ballons maritimes] sont formés d'un gros câble souple ou serpent (Marchis, Nav. aér., 1904, p. 559).
2. ASTRON. Constellation équatoriale répartie en deux aires distinctes séparées par une zone du Serpentaire (d'apr. Muller 1980).
3. BIJOUT. Œil-de-serpent*.
4. BOT. Langue(-)de(-)serpent. Ophioglosse (v. ce mot s.v. ophio- et serpentaire1). Bois de serpent. V. serpentine B 1.
5. CHIM. ANC. ,,Petit cylindre de sulfocyanure de mercure, de la grosseur d'un crayon, qui, allumé à une extrémité, reproduit les enroulements et les flexuosités d'un ophidien qui se tord`` (Lar. encyclop.). Elle désigna la poudre blanche: c'est du serpent de Pharaon. N'aie pas peur, cela ne tue qu'en brûlant (Druon, Roi de fer, 1955, p. 257).
6. ÉCON. [P. réf. à la forme de la courbe graphique, représentant l'évolution du cours des différentes monnaies concernées] Serpent monétaire* européen (abrév. S.M.E.), ou p. ell., serpent. Système déterminant la marge de fluctuation des taux de changes à l'intérieur d'un groupe de plusieurs monnaies européennes liées entre elles par des parités définies. Être, entrer dans le serpent; sortir du serpent. Le 22 avril 1972 a commencé à fonctionner le « serpent » européen (...). Les monnaies qui font partie du « serpent » sont liées par des parités fixes dont elles peuvent s'écarter au maximum de 1,125 % dans chaque sens (...). La Banque de France était tenue jusqu'à maintenant de maintenir la valeur du franc vis-à-vis des monnaies européennes faisant également partie du fameux « serpent » communautaire (Le Monde, 22 janv. 1974ds Gilb. 1980).
7. MUS. Instrument à vent, en bois recouvert de cuir, au tuyau ondulé dans sa forme primitive, utilisé couramment jusqu'au xixes. dans la musique d'église et la musique militaire et aujourd'hui à peu près délaissé. L'origine de l'ophicléide est le serpent, qui accompagnait autrefois le plain-chant dans les églises, et qu'on trouve encore dans les campagnes (Lavignac, Mus. et musiciens, 1895, p. 147).Il se présentait en tambour-major devant trois rangs de tambours et la musique, composée de soixante amateurs jouant du flageolet, du serpent ou du bugle (Pourrat, Gaspard, 1930, p. 262).
P. méton. Celui qui joue de cet instrument. Le poëte et le musicien se rendirent à l'école normale, où les attendait le serpent de la cathédrale qui initiait les futurs maîtres d'école à l'art du plain-chant (Champfl., Souffr. profess. Delteil, 1853, p. 200).
8. SPORTS (ski). ,,Méthode d'accélération réservée surtout aux slaloms et qui consiste à opérer une série de petits virages enchaînés que le skieur exécute en pleine décontraction`` (Gautrat Ski 1969).
C. − [Par jeu de mots] Arg. Sergent (anciennement, sergent chef de salle à l'École polytechnique; sergent de ville). En dehors de ces établissements, tout chôme jusqu'aux décrotteurs indépendants, dont l'un qui cirait mes bottines s'est vu, ce dernier Sunday, véhémentement réprimandé par un « serpent » qui passait (Verlaine, Corresp., t. 1, 1872, p. 57).
REM. 1.
Homme-serpent. -V. homme- I C.
2.
Serpentelet, subst. masc.,hapax. Petit serpent. Le pli de sa bouche se tordait sous la moustache comme un serpentelet (Giono, Baumugnes, 1929, p. 48).
3.
Serpenté, -ée, adj.,rare, littér. a) Disposé en forme de serpent. (Dict. xixeet xxes.). b) Orné, entouré de quelque chose qui se déploie à la manière d'un serpent. Un garagiste en compagnie de sa maîtresse, serpentée de renard argenté (Fargue, Piéton Paris, 1939, p. 46).
4.
Serpental, -ale, -aux, adj.,hapax. Qui est sinueux, ondulant. Sur les vagues jaunes et dorées du désert, où les caravanes de chameaux décrivent au loin leurs lignes serpentales (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 259).
5.
Serpenteux, -euse, adj.,rare. Qui ondule à la manière d'un serpent, qui décrit une ligne sinueuse. Tandis que par derrière de longues et serpenteuses vagues, semblables aux monstres fantastiques de la fable (Las Cases, Mémor. Ste-Hélène, t. 2, 1823, p. 525).L'ancien chemin carrossable, serpenteux à cause de la pente (Richepin, Cadet, 1890, p. 44).
Prononc. et Orth.: [sε ʀpɑ ̃]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1100 « reptile à corps cylindrique, très allongé, dépourvu de membres » (Roland, éd. J. Bédier, 2543); b) 1606 serpent d'eau (Nicot); 1611 serpent cornu (Cotgr.); 1671 serpent à deux têtes (Pomey); 1680 serpent à sonnette (Rich.); 1765 serpent à lunettes (Encyclop. [la vedette est orthographiée: serpent à lunette]); 1791 serpent de verre (Valm.); 1854 serpent diamant (Abbé Falcimagne, trad. Mgr R. Salvado, Mém. historiques sur l'Australie, p. 381 ds Quem. DDL t. 13); 2. a) déb. xiies. uns marins serpenz (St Brendan, éd. E. G. R. Waters, 909); 1855 serpent de mer « gigantesque monstre à l'existence hypothétique » (Nerval, Nouv. et fantais., p. 279); 1939 fig. « sujet rebattu, cliché » (Giraudoux, Pleins pouvoirs, p. 93); b) 1501 « le Diable, Lucifer » (Livre de conduite du regisseur ... pour le mystère de la Passion joué à Mons, éd. G. Cohen, 10); 1585 serpent d'airain (N. Du Fail, Contes d'Eutrapel, éd. J. Assézat, II, p. 334); c) 1926 serpent à plumes « dieu de la mythologie aztèque » (D. H. Lawrence, Le Serpent à plumes); 3. 1174-77 pute serpant « personne perfide et méchante » (Renart, éd. M. Roques, br. VIIa, 6071, t. 3, p. 17); 4. a) av. 1606 « ce qui ondule comme un serpent » (Desportes, Angélique, I ds Littré); b) 1636 « instrument de musique » (Mersenne, Harmonie universelle, p. 278); c) 1904 aéron. (Marchis, loc. cit.); 5. 1973 serpent européen (Le Point, 8 oct. ds Gilb. 1980); 1975 serpent monétaire européen (ibid., 19 mai ds Rob. 1985). Du lat. serpentem, acc. de serpens « serpent ». Fréq. abs. littér.: 1 961. Fréq. rel. littér.: xixes.: a) 3 448, b) 3 643, xxes.: a) 2 085, b) 2 190. Bbg. Brücker (F.). Die Blasinstrumente in der altfranzösischen Literatur. Giessen, 1926, p. 54, 55. − Quem. DDL t. 9, 12 (s.v. serpent à chapeau), 16.

Wiktionnaire

Nom commun - français

serpent \sɛʁ.pɑ̃\ masculin

  1. (Zoologie) Reptile apode, bien que tout reptile apode ne soit pas un serpent.
    • Certains des serpents se dressent pour l’attaquer, mais il les ravage de son talon pilonneur, impitoyable et précis. Bientôt, l’écheveau de reptiles n’a plus que des soubresauts agoniques. — (Frédéric Dard, San Antonio : Meurs pas, on a du monde, Éditions du Fleuve Noir, 1980)
    • La vipère, qui se révéla être un serpent ratier du Texas, suivit à la trace les gouttes de lait répandues à même les rochers encore chauds. — (Jean-Pierre Alaux, Une dernière nuit avec Jimmy, Calmann-Lévy, 2010, page 239)
    • «  Tu mourras. » À ces mots, plein de juste courroux,
      Il vous prend sa cognée, il vous tranche la Bête,
      Il fait trois Serpents de deux coups,
      Un tronçon, la queue, et la tête.
      — (Jean de La Fontaine, Le Villageois et le Serpent, 1668)
  2. (Figuré) (Par extension) Symbole du mal et de la Chute; symbole de la tentation mensongère et néfaste.
    • Dans le récit de la Genèse, le serpent est le tentateur.
    • Les serpents de l’envie, de la calomnie.
    • Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? — (Jean Racine, Andromaque)
    • Le serpent est un animal rusé. Ses mensonges détournent de la vérité et nous disent ce que nous aimons entendre. Il nous donne de fausses « bonnes nouvelles » : « Ne lui dis pas cela! Cela lui fera de la peine et le mettra en colère, Mieux vaut faire comme si de rien n’était! Tu ne le changeras quand même pas. Cela ne vaut pas la peine d’en faire toute une discussion. Fais-en à ta tête et tais-toi. Il ne le remarquera peut-être même pas! » Le serpent est le maître de ces mensonges… pour ne pas blesser, et de ces évitements… pour ne pas entrer en conflit. Il est sournois et joue sur nos points faibles. — (Robert Henckes, Au rendez-vous de Cana, éditions Fidélité, Namur, 1999, page 154)
  3. Peau de cet animal.
    • C’était presque le manège d’une fille du trottoir. Mais elle portait un tailleur vert tendre de la rue de la Paix, des bas d’une soie admirable, des chaussures en serpent qui étaient des merveilles. — (Georges Simenon, Le Relais d’Alsace, Fayard, 1933, réédition Le Livre de Poche, page 39)
  4. (Musique) Instrument de musique à vent, de forme serpentine, employé dans les églises pour soutenir les voix.
    • Jouer du serpent.
    • Devant le lutrin, trois hommes debout chantaient d’une voix pleine. Ils prolongeaient indéfiniment les syllabes du latin sonore, éternisant les Amen avec des a-a indéfinis que le serpent soutenait de sa note monotone poussée sans fin, mugie par l’instrument de cuivre à large gueule. — (Guy de Maupassant, La maison Tellier, 1891)
    • Le serpent, sombre instrument réfugié dans quelques églises de campagne, se tord sans qu’il y ait vraiment de quoi, et n’a même pas à la queue quelques sonnettes pour égayer sa voix grave. — (Conférence sur les instruments de musique, Le Cri catalan (Perpignan) du 15 juillet 1911, page 1)
  5. (Vieilli) Celui qui joue de cet instrument.
  6. (Argot polytechnicien) (Désuet) Sergent de police.
    • En dehors de ces établissements, tout chôme jusqu’aux décrotteurs indépendants, dont l’un qui cirait mes bottines s’est vu, ce dernier Sunday, véhémentement réprimandé par un « serpent » qui passait — (Paul Verlaine, Correspondance, tome 1, 1872, page 57)
  7. (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il est utilisé quand il n’y a pas d’identification possible de l’espèce. Il peut être représenté de différentes façons, seul ou enserrant d’autres meubles (fût de colonne ou de flèche, miroir…). S’il dévore un animal ou être humain, il est appelé guivre. À rapprocher de bisse et couleuvre.
    • De gueules à la croix pattée d’argent posée en chef, au serpent de même en pointe étendu en fasce et contourné, la tête dirigée vers le chef, qui est d’Orschwihr du Haut-Rhin → voir illustration « armoiries avec un serpent »
Wiktionnaire - licence Creative Commons attribution partage à l’identique 3.0

Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition (1932-1935)

SERPENT. n. m.
Reptile au corps très allongé, dépourvu de membres et dont certaines espèces sont venimeuses. La peau d'un serpent. La dépouille d'un serpent. La morsure, la piqûre d'un serpent. Le venin du serpent. Les sifflements d'un serpent. Marcher sur un serpent. Écraser un serpent. Notre-Seigneur a dit : Soyez prudents comme les serpents et simples comme les colombes. Serpent à sonnettes, Serpent très venimeux ainsi nommé à cause du bruit qu'il fait en remuant les anneaux cornés et mobiles qui terminent sa queue. Fig., C'est un serpent que j'ai réchauffé dans mon sein, C'est un ingrat qui s'est servi du bien que je lui ai fait pour me faire du mal. Fig., Le serpent est caché sous les fleurs se dit en parlant de Choses dangereuses, dont les apparences sont séduisantes. Fig., Les serpents de l'Envie, de la Calomnie L'envie, la calomnie. Fig. et fam., C'est une langue de serpent se dit d'une Personne fort médisante. On dit plutôt aujourd'hui : C'est une langue de vipère. En termes de Joaillerie, Œil-de-serpent Voyez ce mot à son rang alphabétique. En termes de Botanique, Langue-de-serpent. Voyez LANGUE. Bois de serpent. Voyez SERPENTINE.

SERPENT désigne, dans la langue de l'Écriture, le Démon tentateur. Il est aussi le nom d'un Instrument à vent, en forme de gros serpent recourbé, employé dans les églises pour soutenir les voix. Jouer du serpent. Il se disait aussi de Celui qui jouait de ce instrument.

Littré (1872-1877)

SERPENT (sèr-pan) s. m.
  • 1Nom donné à une classe de reptiles sans membres ou à membres rudimentaires, qui rampent sur la terre. Le serpent était le plus fin de tous les animaux, Sacy, Bible, Genèse, III, 1. Le Seigneur viendra avec sa grande épée pénétrante et invincible, pour punir Léviathan, ce serpent immense, Léviathan, ce serpent à divers plis et replis, Sacy, ib. Isaïe, XXVII, 1. On conte qu'un serpent voisin d'un horloger… Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger, N'y rencontra pour tout potage Qu'une lime d'acier qu'il se mit à ronger, La Fontaine, Fabl. V, 16. Que le ciel vous donne la force des lions et la prudence des serpents ! Molière, Bourg. gent. IV, 6. Le serpent venimeux rampa dans les forêts, Boileau, Épît. III. Il n'est point de serpent ni de monstre odieux Qui par l'art imité ne puisse plaire aux yeux, Boileau, Art p. III. Il se peut que Dieu ait permis que la salive de l'homme tue les serpents ; mais il peut avoir permis aussi que mon chirurgien [qui disait les tuer en les frappant légèrement d'une baguette mouillée de sa salive] ait assommé des serpents à grands coups de pierre et de bâton, Voltaire, Dict. phil. Serpent. Les Égyptiens désignaient le temps, le siècle et sans doute toute espèce de révolution par l'emblème d'un serpent qui, en se mordant la queue, formait un cercle, Bailly, Hist. astr. anc. p. 515. Ni les vastes serpents ne traînent sur tes plantes En longs cercles hideux leurs écailles sonnantes, Chénier, Hymne à la France. Des serpents oiseleurs sifflent suspendus aux dômes des bois, en s'y balançant comme des lianes, Chateaubriand, Atala, Prologue. Voyez-vous ce serpent longtemps caché sous l'herbe ? P. Lebrun, Poés. t. I, 2.

    Serpent à sonnettes, serpent très venimeux, ainsi nommé à cause du bruit qu'il fait en remuant les anneaux mobiles et cornés qui terminent sa queue.

    Fig. Que si on rapproche de ceci son caractère [du duc du Maine], on sentira quel serpent à sonnettes c'était dans le plus intérieur du roi, Saint-Simon, 363, 36.

    Serpent d'eau, couleuvre à collier.

    Serpent de verre, nom donné à l'orvet, anguis fragilis, parce que, pris, ses muscles se roidissent au point qu'il se brise, abandonnant une partie de lui-même pour se sauver ; la queue brisée se reproduit en quelques mois.

  • 2Dans la mythologie, les serpents étaient un attribut des Furies. Filles d'enfer… Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? Racine, Andr. V, 5.

    Fig. et poétiquement. Les serpents de l'envie, de la calomnie, l'envie, la calomnie. Le serpent de l'envie a sifflé dans son cœur, Piron, Métrom. III, 4.

  • 3 En termes d'armoirie, serpent sert à désigner le duché de Milan. L'ours, l'aigle et le serpent ont cédé à la salamandre.
  • 4Le serpent d'airain, figure de serpent que Moïse éleva dans le désert, et dont la vue guérissait les Israélites qui avaient été mordus par des reptiles.
  • 5 Fig. Il se dit de personnes que l'on compare pour leur malice ou perfidie à un serpent. Je fus appelé dans une seule maison où un petit serpent de fille se donna le plaisir de me montrer beaucoup de musique dont je ne pus lire une note, Rousseau, Confess. IV.

    C'est une langue de serpent, se dit d'une personne fort médisante. Langue de serpent, fertile en impostures, Vous osez sur Célie attacher vos morsures, Molière, l'Ét. III, 4.

    Réchauffer, retirer un serpent dans son sein, faire du bien à un ingrat. Petit serpent que j'ai réchauffé dans mon sein, Molière, Éc. des fem. V, 4. Vous-même, de vos soins craignez la récompense, Et que dans votre sein ce serpent élevé Ne vous punisse un jour de l'avoir conservé, Racine, Andr. I, 2. Savez-vous quel serpent inhumain Iphigénie avait retiré dans son sein ? Racine, Iphig. V, 4.

  • 6Il se dit des choses méchantes ou tortueuses comme le serpent. [La chicane] Tantôt, les yeux en feu, c'est un lion superbe ; Tantôt, humble serpent, il se glisse sous l'herbe, Boileau, Lutr. V. C'est trop flatter la tienne [ta haine], et de ma propre main Caresser le serpent qui déchire mon sein, Voltaire, Oreste, II, 5.

    Le serpent est caché sous les fleurs, se dit en parlant de choses dangereuses dont les apparences sont séduisantes. De quelque belle apparence que l'iniquité se couvrît, M. le Tellier savait connaître, même sous les fleurs, la marche tortueuse de ce serpent, Bossuet, le Tellier. Combien de fois arrêta-t-il une flatterie qui, comme un serpent tortueux, allait se glisser dans son âme [du jeune Dauphin], Fléchier, Duc de Mont.

  • 7 Terme de l'Écriture. Le serpent, le démon tentateur. Enfin le vieux serpent tâchera de t'aigrir Contre les moindres maux que tu voudras souffrir ; Il fera mille efforts pour brouiller ta conduite ; Mais avec l'oraison tu le mettras en fuite, Corneille, Imit. III, 12. Qu'est-il nécessaire de vous raconter plus au long l'histoire de nos malheurs ? vous savez assez que le premier homme, séduit par les infidèles conseils de ce serpent frauduleux, voulut faire une funeste épreuve de sa liberté, Bossuet, 1er sermon, Pâques, 1.
  • 8Instrument à vent dont on se sert dans les chœurs de musique d'église pour soutenir la voix, et qui est fait en forme de gros serpent ; aujourd'hui l'on en abandonne l'usage. Au frémissement des serpents et des basses, cette hymne [Te Deum] faisait résonner les vitraux, Chateaubriand, Génie, III, I, 2. Cet instrument fut inventé en 1590 par un chanoine d'Auxerre, nommé Edme Guillaume ; la construction en est vicieuse de tous points ; beaucoup de ses intonations sont fausses, et, à côté de notes trop fortes, on en rencontre qui sont très faibles ; l'expulsion du serpent des églises sera un pas de fait vers le bon goût en musique, Fétis, la Musique, II, 16.

    Celui qui joue du serpent. Il y a dans cette église un bon serpent.

  • 9En joaillerie, œil-de-serpent, voy. ŒIL, n° 32.
  • 10Langue de serpent, plante, voy. LANGUE.
  • 11Bois de serpent, voy. SERPENTINE 3.
  • 12Serpent de mer, poisson de la Méditerranée.
  • 13 Terme de marine. Espèce de pirogue de la côte de Malabar.
  • 14Constellation boréale.
  • 15 Terme d'alchimie. Se dit du mercure.

    Serpent de Pharaon, jouet fabriqué avec du sulfocyanure de mercure, qui, se décomposant par la combustion avec boursouflement, prend une apparence vermiculaire.

HISTORIQUE

XIe s. Serpens e guivres, dragon e aversier, Ch. de Rol. CLXXXI.

XIIIe s. La serpent au vilain proia…, Marie de France, Fabl. t. II, p. 267. Folie est combatre sanz armes et dormir près del sarpent, Latini, Trésor, p. 391. Le vieil serpent, de viellesse anuiez, Pour joenne cuir eschange sa viel pel, Bibl. des ch. 4e série, t. V, p. 317. Et dit ainsi que qui vouloit tuer premier le serpent, il li devoit esquacher [écraser] le chief, Joinville, 219.

XIVe s. Deux broches garnies de langues de serpent, De Laborde, Émaux, p. 497.

XVe s. Haa, dame, distil, encore est-ce dedans mon marché jusques à la fontaine ; et, se je ne craignois deffence du serpent [défense équivoque, plutôt apparente que réelle], encore fis-je autre chose, Perceforest, t. IV, f° 113.

XVIe s. La grand serpente au pole arctique emprainte, Marot, IV, 65. L'herbe dite langue de serpent, Paré, XVI, 35. Un bois… Où couloit en serpent une eau luisante et claire, Desportes, Angélique, I. Quand elle sceut sa mort [du duc d'Orléans fils de François Ier], elle sceut en mesme temps celle de son mary, qui luy aida à celer et cacher tellement le regret qu'elle portoit de son prince, que plusieurs qui n'en sçavoient le serpent desous l'herbe, attribuoient du tout ce grand dueil pour le mary, Brantôme, Capit. franç. t. I, p. 349, dans LACURNE. Il faut tirer le serpent du buisson par la main d'autruy, Cotgrave

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Étymologie de « serpent »

Génev. une sarpent ; bressan, la sarpan ; wallon, sierpain ; Berry, sarpent, sarpente ; provenç. sarpent, et aussi serp, ser, cer ; catal. serpent ; espagn. serpiente ; ital. serpente ; du lat. serpentem, de serpere, ramper, grec, ἔρπειν, sanscr. sarpâmi. Le prov. serp vient non de serpentem, mais de serpens, accent sur ser. Serpent est quelquefois féminin dans l'anc. langue et dans les patois.

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(Date à préciser) Du latin serpens, participe présent du verbe serpo (« ramper, se traîner par terre »).
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Phonétique du mot « serpent »

Mot Phonétique (Alphabet Phonétique International) Prononciation
serpent sɛrpɑ̃

Fréquence d'apparition du mot « serpent » dans le journal Le Monde

Source : Gallicagram. Créé par Benjamin Azoulay et Benoît de Courson, Gallicagram représente graphiquement l’évolution au cours du temps de la fréquence d’apparition d’un ou plusieurs syntagmes dans les corpus numérisés de Gallica et de beaucoup d’autres bibliothèques.

Évolution historique de l’usage du mot « serpent »

Source : Google Books Ngram Viewer, application linguistique permettant d’observer l’évolution au fil du temps du nombre d'occurrences d’un ou de plusieurs mots dans les textes publiés.

Citations contenant le mot « serpent »

  • Le serpent change de peau, non de nature.
    Proverbe persan
  • Serpent qui change de peau est toujours serpent.
    Proverbe martiniquais
  • Le serpent change de peau, mais garde sa nature.
    Proverbe français
  • Il était un pauvre serpent qui collectionnait toutes ses peaux. C'était l'homme.
    Jean Giraudoux — Sodome et Gomorrhe, I, 3, Lia , Grasset
  • Une armée de fourmis peut triompher d’un serpent venimeux.
    Proverbe chinois
  • Le premier animal domestique d'Adam après l'expulsion du Paradis fut le serpent.
    Franz Kafka — Préparatifs de Noce à la campagne
  • Quand on accouche d'un serpent, on le noue autour de sa taille.
    Massa Makan Diabaté — Kala Jata
  • Même le petit serpent a du venin.
    Ankh-Sheshonq
  • Il n’y a rien de si éloquent que la queue d’un serpent à sonnettes.
    Proverbe indien
  • L'autre jour, au fond d'un vallon, Un serpent piqua Jean Fréron. Que pensez-vous qu'il arriva ? Ce fut le serpent qui creva.
    François Marie Arouet, dit Voltaire — Poésies mêlées, Épigramme imitée de l'Anthologie
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Traductions du mot « serpent »

Langue Traduction
Anglais snake
Espagnol serpiente
Italien serpente
Allemand schlange
Chinois
Arabe ثعبان
Portugais serpente
Russe змея
Japonais ヘビ
Basque suge
Corse serpente
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Synonymes de « serpent »

Source : synonymes de serpent sur lebonsynonyme.fr

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Serpent

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